Caution : objects in the mirror are closer than they appear
La série The Desert by the Sea a été réalisée lors de deux séjours aux États Unis (2007 – 2008) et se présente comme le carnet d’un voyage transversal de près de 6000 miles, d’est en ouest – du New Jersey à la Californie. Il s’agit d’une exploration et, pour certains lieux, d’un retour sur des territoires essentiels et constitutifs de mon architecture imaginaire ; des bords de routes anonymes aux déserts américains du Midwest et leur exceptionnelle scénographie.
À aucun moment, je n’ai tenté de « décinématographier» ou encore de « déconnoter » les espaces traversés. La confrontation avec des lieux mythifiés par certains, sacralisés par d’autres, est immanquable. Les distances anonymes et excessives, les lieux communs monumentaux, ou à l’inverse insignifiants, représentent à mes yeux une part importante de l’expérience d’une certaine Amérique. Avec cette série, j’ai voulu rendre hommage à un certain nombre de personnes, réalisateurs, musiciens, écrivains, photographes… qui m’accompagnent au quotidien. Pensons, pour n’en citer que quelques uns, au Lost Highway Motel de David Lynch à Death Valley Junction, à Berlin, Nevada faisant écho à Paris, Texas de Wim Wenders, à ma première rencontre avec Zabriskie Point à travers Errances de Raymond Depardon, aux oeuvres magistrales de Jim Harrison et Cormack Mac Carthy, aux albums de Mark Lanegan, Calvin Russell ou encore Emily Jane White.
Cette liste, à l’image des routes empruntées, serait encore longue.